- BEYROUTH
- BEYROUTHBEYROUTHEn arabe, Bayr t . (L’origine du terme est probablement hébraïque: be’erot , pluriel de be’er , «puits».) Le promontoire que recouvre actuellement la ville a été en partie occupé par l’homme dès la préhistoire. Dans les tablettes de Tell al-’Amarna, Beruta est mentionnée comme port (\BEYROUTH XIVe s.). La petite ville située sur la voie de passage des invasions verra passer beaucoup d’armées venues de ces deux pôles antagonistes de l’Orient ancien que sont la Mésopotamie et l’Égypte. Son importance s’accroît sous les Séleucides. Après la conquête romaine qui a lieu sous Auguste, la ville devient, sous le nom de Berytus, un grand port, un centre commercial, administratif et intellectuel, surtout célèbre au IIIe siècle par son école de droit. Son éclat se maintient à l’époque byzantine jusqu’au tremblement de terre de 551 qui la détruit complètement. Rebâtie partiellement par Justinien, la ville est facilement prise par les troupes musulmanes en 635. Elle devient alors un important centre d’échanges entre Damas et l’Égypte. Avec le déclin du califat ’abb side, Beyrouth se trouve, comme avant la conquête romaine, livrée aux conquérants qui visent à s’assurer la domination du littoral méditerranéen: en 975, elle est reprise par les Byzantins; peu après, les F レimides s’en emparent; les croisés y entrent en 1110. Après sa victoire de Ha 稜n, Sal h al-D 稜n (Saladin) enlève la ville aux croisés, qui la reprennent en 1197. Les Maml k en chassent définitivement les croisés en 1291. Elle devient alors une grande place commerciale entre l’Orient et l’Occident (Vénitiens et Génois). À l’époque ottomane, elle est particulièrement prospère sous les am 稜r Fakhr al-D 稜n (1585-1635) et Bash 稜r (1788-1840) qui tentent tous deux de créer au Liban un État indépendant. Les échanges commerciaux s’accompagnent alors rapidement d’échanges culturels, et il n’est pas étonnant que la ville ait joué un rôle de premier plan dans la Renaissance arabe, au siècle dernier.Beyrouth devient, après 1945, un grand centre commercial et bancaire mais, durant la guerre civile (1975-1991), la ville subit des destructions considérables. La population, estimée à 700 000 habitants en 1971, est proche de 1,5 million en 1991, dont les deux tiers à Beyrouth-Est. Un programme de reconstruction du centre historique et commercial de la capitale est décidé en décembre 1991; ce projet, financé par les Libanais eux-mêmes et par des souscripteurs arabes, principalement saoudiens, doit se dérouler sur une vingtaine d’années.Beyrouth(en ar. Bayrût) cap. du Liban et port sur la Méditerranée; 1 100 000 hab. Avant les ravages de la guerre civile, ce centre culturel et financier de première importance excerçait son influence sur tout le Proche-Orient.— Fondée par les Phéniciens (vers le IIe millénaire av. J.-C.), l'ancienne Beryte fut prise par les Romains en 15 av. J.-C. Elle fut détruite par un tremblement de terre en 551. Les Arabes l'occupèrent en 635; en 1110, elle tomba aux mains des croisés, qui la perdirent en 1291. Siège de l'administration pendant la période du mandat français sur la Syrie, elle devint, en 1919, la cap. du Liban, dont l'indépendance fut proclamée en 1943. La guerre civile qui opposa les chrétiens aux musulmans et aux Palestiniens (1975-1976), puis l'invasion israélienne en 1982 et la reprise de la guerre civile (1983-1991) ont dévasté la ville. Sa reconstruction, à partir de 1994, soulève quelques polémiques, mais devrait lui permettre de retrouver son rôle politique et culturel.
Encyclopédie Universelle. 2012.